En 2021 des étudiant·es volontaires se sont mobilisé·es pour créer la 1e récupérathèque de l'Esä, accompagné·es par la fédération des récupérathèques.
https://www.instagram.com/ledeambulateurdk/?hl=fr
http://federation.recuperatheque.org/le-modele/
Une Récupérathèque est un espace coopératif dédié à l’échange de matériaux de réemploi au sein d’une communauté de créateurs, fonctionnant avec sa propre monnaie et qui a pour ambition de promouvoir un modèle économique soutenable basé sur la gouvernance partagée, la solidarité et le lien social.
Les objectifs d’une Récupérathèque sont de favoriser la durabilité (en fournissant des matériaux de réemploi pour tous, en revalorisant les déchets), la solidarité (en permettant aux étudiant·e·s de réduire drastiquement leurs coûts d’acquisition de matériaux), et de créer du lien social (en mettant en place une économie ultra-locale de volontaires échangeant des matériaux, en étant un lieu d’apprentissage et de conseils techniques, en créant un lieu physique de passage et d’échanges entre les adhérents, etc.).
Un des éléments essentiels du modèle est que les matériaux peuvent seulement être acquis avec la monnaie de la Récupérathèque, qui n’est pas convertible contre de la monnaie réelle. Dès lors, afin d’acquérir de la monnaie pour acheter des matériaux de réemploi, l’étudiant·e peut collecter des matériaux, ou rendre des services à la Récupérathèque. Cette monnaie est donc en quelque sorte la clef de voûte du fonctionnement d’une Récupérathèque : en permettant de mettre chacun sur un pied d’égalité, elle offre une plus grande convivialité. En outre, elle pérennise l’association dans le temps et permet de disposer d’assez de main-d’oeuvre pour une répartition des tâches équilibrée.
Quant à son organisation, la Récupérathèque est gérée par un bureau d’une quinzaine de personnes, mais l’essentiel de son fonctionnement quotidien repose sur le travail d’étudiant·e·s adhérent·e·s qui apportent leurs services et des matériaux à la Récupérathèque, rémunérés en monnaie locale.
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Témoignage de Chloé Boulet, à l’initiative du projet :
« Il me semblait primordial de développer dans l’école un projet collectif et écologique gérépar des étudiants, c’est pourquoi l’an passé, j’ai proposé à un groupe d’étudiant.es de créer ensemble une récupérathèque au sein de l’école. (...) À l’Esä – site de Dunkerque, nous disposons d’un fort soutien de la part de notre direction, ce qui a grandement facilité l'arrivée du projet.Le climat de l’école fait que nous nous sentons en capacité d’agir et légitime à être sourcede propositions et de changement.En tant que futurs artistes, nous devons être précurseurs de changement. Une école d’artest selon moi le lieu où l’avenir s’invente et où nous ne nous préparons pas à réussir, mais à nous construire et par conséquent, à penser un futur. Nous, étudiants, appartenons à une génération ayant grandi avec une forte conscience des crises climatiques et écologiques qui nous menacent, c’est pourquoi nous avons pu facilement nous entendre sur la nécessité de changer nos façons de consommer les matériaux au sein de l’école. Mais l’idée d’une récupérathèque, ce n’est pas seulement de réemployer des matériaux. C’est aussi apprendre à se défaire du fonctionnement individualiste que la société capitaliste met en place et ainsi pouvoir penser à de nouvelles manières de collaborer. Participer à un projet de récupérathèque, c’est déjà se préparer à proposer un monde différent lorsque nous sortirons de l’école. Car, via le projet de récupérathèque, nous faisons l’expérience de la possibilité d’un projet collectif mené sans hiérarchie. Nous apprenons via ce projet à mieux nous connaître et à apprendre à travailler intelligemment avec les qualités propres des uns et des autres, il n’est ici pas question de mettre de côté nos singularités, nous avons chacun des personnalités fortes, haut en couleurs que nous apprenons petit à petit à harmoniser sans jamais chercher à les homogénéiser. (...) »
