Du 19 au 25 septembre 2020 - Galerie 36 bis - Galerie de l’Esä, site de Tourcoing
Vernissage le 21 septembre 2020 à 12h
À une époque telle que la nôtre, submergée et envahie au quotidien par un flot continu d’images, à travers l’apport prégnant du numérique, de la photographie, la vidéo, le cinéma, la télévision, internet, les réseaux sociaux, et les nouveaux médias en général, on peut se poser la question suivante : pourquoi certains artistes continuent et persistent à produire des images par l’utilisation d’un médium artistique tel que la peinture, qui pourrait nous sembler “archaïque” et rattaché à un passé historique d'un autre âge ?
Quelle est la place de la peinture figurative dans ce contexte “iconolâtre” et “iconophage”, à l’heure où les médias nous poussent à nous abreuver à chaque instant, d’une surabondance d’images, par une consommation quotidienne, effrénée, jusqu’à saturation, sans prendre le temps de les observer attentivement, les analyser, les décrypter, ou tout simplement les regarder ?
Peindre des images, n’est-ce pas une manière de prendre du recul sur certains clichés, et finalement avoir une position critique, face une réalité reproduite de manière numérique sur nos écrans ?
L'acte de peindre c'est aussi prendre du temps pour réaliser une oeuvre, contrairement à l'utilisation des nouvelles technologies qui incitent très souvent les artistes à privilégier la vitesse d'exécution ou de production.
Cette exposition intitulée New Image come back, tente de répondre à ces interrogations, en invitant 7 jeunes artistes diplômés de l’Esä, ou encore inscrits dans le cursus diplômant, à présenter leur travaux, essentiellement axés sur une pratique picturale à caractère “figuratif” ou "narratif".
Le choix du titre de cet événement culturel, inscrit dans les Journées Européennes du Patrimoine, n’est pas anodin, puisqu’il renvoie à une exposition organisée en 1978, par le Whitney Museum de New York, qui marquera le retour à la peinture figurative aux États-Unis puis en Europe (Néo-expressionnisme en Allemagne et en Espagne, Figuration libre en France, Trans-avant-garde en Italie) , dans un contexte artistique fortement influencé, à l’époque, par le minimalisme, l’art conceptuel, la performance ou l’art vidéo.
Du reste, cette exposition donnera lieu à un mouvement pictural appelé “NEW IMAGE PAINTING”, qui durera une décennie (de 1979 à 1989), porté par un marché de l’art américain florissant, et qui révélera des artistes tels que Donald Sultan, Robert Yarber, Eric Fischl, Georges Condo, Julian Schnabel, David Salle, Robert Longo, Jonathan Borofsky, Philip Guston, John Curin, Pat Steir, Jennifer Bartlett, Susan Rothenberg, Denise Green, Elizabeth Peyton, Karen Kilimnik.
Pourquoi inscrire cette exposition de peinture contemporaine dans les Journées du patrimoine ?
La question du “patrimoine”, au-delà de l’architecture, des monuments, et des vieilles pierres, peut être comprise comme “un héritage culturel”, un “héritage visuel” dont certains jeunes artistes, comme ceux présents dans cette exposition, sont les dignes héritiers, dans un contexte historique et culturel certes différent du "New York des années 80", mais ressemblant paradoxalement à cette décennie, où “la peinture”, était devenue un médium très à la mode, mais bien souvent “concurrencé” ou “remplacé" par d’autres formes d’art.
Ouvert au public tout le week-end des Journées Européennes du Patrimoine (samedi 19 et dimanche 20 septembre 2020).
Commissariat et organisation de l’exposition : Éric Harasym conservateur / responsable de la bibliothèque de l’Esä et du département Arts plastiques de Tourcoing, en étroite coopération pédagogique avec Dominic Virtosu, Janusz Stega, Jean-Claude Demeure, enseignants de peinture et pratiques plastiques à l’Esä.